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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/188

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— Tenez ! dit-elle sans Préambule en tendant un papier plié.

— Qui vous a donné cela ? demanda le jeune homme avec un air sévère.

— C’est Lucienne Dué. Elle m’a dit comme ça : « Tu connais le fils Dué, de la famille ? Pensez si je vous connais… Haut comme ça… Je pouvais dire que je vous connaissais.… »

Jean interrompit ce verbiage.

— Où était-elle ?

— À Bel-Ebat, dans votre maison.

Jean avait bien deviné, dès le début de cette encontre étrange, qu’il ne pût s’agir que de sa cousine.

Mais la certitude l’encoléra. Ainsi toute la ville allait savoir son aventure. On clabauderait sans fin et bientôt ses parents eux-mêmes seraient informés. Cela finirait par une vraie catastrophe. On le soupçonnerait d’avoir été l’amant de la jeune fille. Le père de Lucienne ferait chanter M. Dué père. L’histoire le suivrait partout et le rendrait à la fois ridicule et louche. Ce serait un malheur complet,

— Quand l’avez-vous vue ?

— Hier à dix heures. Je revenais de ramasser du bois. Vous devez bien comprendre que je dois ramasser, l’été, du bois pour mon hiver. J’avais mon fagot sur le dos, lorsque, au coin