Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/193

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Ah ! cette fois, on pourrait lui offrir des tableaux vivants et des déshabillés galants. Il resterait froid. Bon de se laisser prendre une fois à ces entrevisions de chairs intimes. Il en était guéri pour la vie. Lucienne s’entendrait dire ses quatre vérités…

Longtemps, dans une rêverie demi-inconsciente, Jean laissa sa pensée divaguer ainsi. Par moments, sa colère était si grande qu’il se demandait s’il ne serait pas bien inspiré, en arrivant, de violer sa cousine, sans entendre ce qu’il imaginait de supplications…

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Le pas tranquille de M. Dué s’entendit dans le couloir. Le sang-froid revint à Jean. Il écouta avec acuité tous les bruits de la maison. La servante Angèle monta à l’étage au-dessus. Il entendit couper l’électricité et l’immobilité fut totale partout.

Un quart d’heure encore il attendit, faisant des efforts violents pour ne pas s’agiter frénétiquement. Enfin il se releva. Le moment était venu.

Jean ouvrit doucement sa porte. Déjà dans le couloir, il se souvint n’avoir pas d’argent et revint en prendre. Il ne sut pourquoi il agissait de cette façon. Comment imaginer en effet qu’il eût besoin d’argent pour aller exécuter la décision prise ? D’autant qu’il ne ressentait