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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/197

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semblait atrocement vraie. Aussitôt tout sombra dans une tristesse écrasante. Il ne reconnut plus le décor et commença de souffrir.

Des grenouilles flûtaient au loin. Des bestioles inconnues frottaient quelque part de crissants élytres. Le vent agitait gentiment des feuilles pareilles à de la soie. Un bruit de voiture extrêmement éloigné apportait, comme une plainte déchirante, le grincement d’un essieu.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La maison familiale apparut dans son jardin clos.

Une sourde émotion sangla brutalement la poitrine du jeune homme. Le moment tragique était venu.

Il tira de sa poche une clef et fut étonné de la sentir si froide.

La porte fut à trente mètres, à vingt, à dix, à cinq…

Elle est là…

Jean trouve lentement le trou de la serrure et s’efforce d’ouvrir sans bruit.

Il entre et referme avec les mêmes précautions. Le voici dans une allée sablée. Il croit reconnaître une odeur familière, fondue avec la silhouette du grand poirier taillé en rhombe.

Il avance. Ah ! avoir le courage de se sauver à toutes jambes !…