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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/202

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— On peut écouter assis ?

Jean, surpris, perd le fil de ses idées. Il aurait fallu, pour qu’il pût tout dire, lui laisser dérouler son discours point par point. Maintenant, tout en lui s’embrouille. Néanmoins il trouve cette formule pour essayer de démêler l’écheveau :

— Lucienne, vous avez eu tort…

La jeune fille croit qu’il s’agit de son achat, et, pour rejeter le sujet délicat, elle change à nouveau de batteries.

— Mon cousin, on a beau avoir des choses graves — du moins on le dirait — à exposer, on n’en dit pas moins bonsoir.

Ahuri, il se tait. Cette fois elle le tient.

— Bonsoir, Jean !

Elle se lève et va à lui.

— Vous avez l’air bien guindé, cette nuit ?

Bêtement il riposte :

— J’ai mes raisons…

— Dites-les moi. Ce n’est pas un secret, j’imagine ?

Alors elle lui saute au cou et l’embrasse fougueusement. Il voudrait écarter ce corps chaud et souple mais le geste qu’il esquisse pour cela le déçoit cruellement. Ne saisit-il pas les seins de la jeune fille d’un geste qu’il voulait sans douceur ?…

Alors, comble d’horreur, ses mains qui