Aller au contenu

Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réflexes d’attaque, la volonté cachée qui ne connaît plus d’hésitation ni de doute ni d’inhibitions sitôt que le mouvement est commencé, tout dirigea mathématiquement les mains de Jean.

Une d’elles se vint poser sur les lombes, très bas, et l’autre attaque d’un contact précis et audacieux le poste de commandement physiologique de la féminité.

Lucienne eut un geste foudroyé. Sa bouche s’ouvrit sans qu’aucun bruit en sortît. Jean vit les yeux de sa cousine se fermer, puis d’une détente, se rouvrir. On eût dit que la forme des iris eût changé en ce court moment. Une épouvante s’y mêlait à l’appel violent du désir. Alors les hanches de la jeune fille oscillèrent et un tremblement fit vibrer ses épaules molles.

— Non… Jean… non…

Elle articula ces trois mots avec une peine infinie et peut-être sans y croire. Puis elle abandonna son corps qui s’étendit comme un flot. Émerveillé et ahuri par le résultat puissant d’un acte sans calcul, lui se congestionna en une confusion allègre et douloureuse.

— Jean…

— Lucienne ? dit-il avec tendresse et sans bouger.

Alors elle se releva d’un geste ardent et convulsif. Son visage avait une telle expres-