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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/228

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sion de sa cousine dût l’emplir de honte et de remords. Il constatait en ce moment le contraire. Son allégresse était certaine en effet, et la plénitude de son bonheur physique évidente, aggravée même par une sorte de prostration.

Alors, que pouvait-il désirer de plus que renouveler indéfiniment ces minutes magnifiques et délicates ?

Voilà pourquoi il avait d’abord dit : « Je pars pour Paris avec toi ! » Lucienne lui prouva avec soin et prudence que le mieux serait d’y venir seulement lorsqu’elle se trouverait installée tout à fait.

Mais le problème financier ?

Dès qu’elle affronta cette question entre toutes ingrate, il dit : « Je vais prendre cinquante mille francs dans le coffre de mon père. »

Elle sentit le danger de ce plan violent. Interrogeant finement son cousin elle acquit toutefois la certitude que Jean pût emporter une somme relativement importante, quoique moindre, sans qu’on s’en aperçût immédiatement chez lui.

M. Dué n’était pas avare et il avait confiance en son fils. Il laissait donc toutes les clefs dans son propre bureau et comptait rarement son argent. On pourrait prendre dix mille francs des deux cent cinquante mille que Jean savait