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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/237

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L’heure du dîner vint. Jean se découvrit un appétit d’ogre, étrangement mélangé avec une vague et pénible migraine. Il parla peu. M. Dué était particulièrement anxieux de savoir si les machines agricoles qu’on attendait pour sa grande propriété seraient pratiques et si les domestiques de ferme sauraient en tirer parti. Cette préoccupation seule fit le sujet de la conversation. Mme Dué partageait les soucis de son mari. Une vanité particulière s’ajoutait à son tourment, car un autre Dué avait acheté trois cents hectares de terres à vingt kilomètres de là. Or, lui aussi allait faire de la culture industrielle. Il s’agissait de ne point lui être inférieur, d’autant qu’il avait passé quelques mois dans une propriété beauceronne, chez son gendre, où des résultats extraordinaires étaient obtenus. L’honneur des Dué les plus anciens de la branche aînée était engagé…

Jean sortit sitôt le dîner clos pour ne rentrer qu’après le coucher de ses parents. Il serait mieux à l’aise pour… Sitôt dehors il alla dans un mastroquet inconnu, et, à la terrasse obscure, désirant qu’on ne sût point qui il était, but coup sur coup trois verres de rhum…