Aller au contenu

Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Alors, vous devez avoir une opinion là-dessus ?

— Lucienne, si je parlais à un homme de mon âge, j’aurais une opinion. Je ne crois pas qu’elle serait bien fameuse mais elle existerait. En tout cas elle ne m’engagerait à rien.

— Hé bien, avec moi cela vous engage.

— Oui, Lucienne, car je vous trouve belle et même je suis embarrassé pour vous le dire. Je suis donc gêné pour vous parler d’amour.

— Venez m’embrasser, mon cousin, et sauvez-vous. Je crois que vous me diriez des choses…

— Hélas non, Lucienne, je ne vous dirais rien.

Il se penchait sur le lit. Elle sortit ses deux beaux bras nus et le prit par la nuque.

— Jean !

— Lucienne ?

Elle lui posa encore ses lèvres sur la bouche et il connut la même détente galvanique sentie en bas une heure plus tôt.

— Jean, vous êtes un petit sot.

— Je le sais, Lucienne. Mais excusez-moi de toutes les sottises que l’ignorance m’a fait vous dire.

Elle le tenait toujours.

— Ah ! Jean, dire que dans quelques heures nous nous quitterons pour peut-être ne jamais plus nous voir…