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Page:Dunan - Eros et Psyché, 1928.djvu/84

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pour le mener, comme les diables font sur les tableaux de primitifs, aux barathres infernaux où l’amour est maudit…

Il tenta de coordonner sa pensée en consultant quelque auteur renommé pour être de bon conseil. Il lui eût fallu un Montaigne. Mais le sien était dans sa chambre et il n’osa entrer dans le bureau de son père. Il avait toutefois une Bible, il l’ouvrit à trois reprises sans y lire la réponse désirée. À qui demander conseil ? Il trouva encore un Virgile. Il le saisit et laissa le volume bâiller seul. Avec hésitation, comme s’il accomplissait un acte décisif, il porta les yeux au hasard vers le milieu d’une page et lut :


Oculisque errantibus alto.
Quæsivit cœlo lucem ingenuitque reperta


Un flot de sang inonda sa face et il jeta le livre avec colère. Car, en lisant, c’était le buste nu de Lucienne Dué qui s’offrait à travers les mots latins…