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Page:Dunan - La Papesse Jeanne, 1929.djvu/18

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Hélène, mère de l’empereur Constantin, jamais elle n’aurait converti cet homme qui lui ouvrit les portes de l’Empire et d’ailleurs en hâta, de ce chef, la ruine. C’est aux femmes que l’Église doit ensuite les legs immenses qui lui donnèrent, sous l’ancien régime, une puissance devant laquelle tremblèrent les rois. C’est par la femme que l’Église conquiert l’enfant, le façonne et souvent le fait sien.

Or, l’Église, ingrate comme tous les grands, comme tous les orgueilleux qui ne veulent point reconnaître ceux à qui ils doivent leur force, se sert bien entendu des femmes, et sans elles disparaîtrait, mais les tient pour impures, viles, méprisables et simple matériel à péchés…

Voilà pourquoi, plus que les incestes et les crimes, l’idée qu’une femme ait été Pape l’horrifie et l’enrage.

Alexandre VI est moins déshonorant pour le chrétien, puisque ce fut un homme — et il l’attestait à tous venants — que cette femme sage et digne qui fut Papesse sous le nom de Jean VIII.

Ah ! qu’il est donc oublié l’acte du Concile