Aller au contenu

Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98

inimitiés dont souffrait César. Il dut répudier Pompéia. De tout temps, et dans tous les pays, rendre un homme politique solidaire de tous les siens et grandir puissamment ce qui l’atteint dans sa vie privée fut un excellent procédé de polémique et de propagande. L’aventure de Pompéia grossie, enjolivée et développée de façon, s’il était possible, à détruire le prestige de César et de Clodius, lui nuisit donc beaucoup.

Les pontifes déclarèrent, poussés par la fraction sénatoriale qui attirait Pompée et le favorisait maintenant contre le Grand Pontife, que Clodius avait commis un crime contre la loi divine. Un acte qualifié : Nefas.

Il est certain que la foule, celle du moins qui restait confite en dévotions superstitieuses et n’avait point eu contact avec cette philosophie d’Hellas, grâce à laquelle le respect des dieux disparaissait dans le patriciat, resta sensible à la proclamation augurale. Clodius ne fut point inquiété pourtant. La plèbe croyait toujours aux présages, aux manifestations divines, aux armes de Mars qui se heurtaient spontanément chez les vestales, au sang apparaissant sur les feuilles du figuier de Romulus, au tonnerre avertisseur, à la pluie de sagettes, à mille choses terrifiantes… Cette foi lui rendit donc moins