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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/128

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mois entiers, où l’or était rare et le bétail maigre. Et voilà qu’en débarquant sur le sol gaulois, la quatrième année d’une guerre infinie et toujours ravivée, César connaissait le glas des mauvaises nouvelles. Son fidèle courrier Domicharés, lui avait remis treize plis apportés en hâte en Rome. La fille de César, Julie, épouse de Pompée, était morte, et sans doute, avec elle, disparaîtrait l’amitié, toujours réduite d’ailleurs, de son associé.

Mais ce n’était pas tout. Certes, l’ambitieux César apprit avec indifférence que Catulle venait de mourir aussi. Ce poète, d’abord ami, s’était montré épouvantablement réactionnaire, depuis ses amours malheureuses avec Clodia.

Un autre poète, Lucrèce, disparaissait également, mais ne laissait aucun vide. Il était bien oublié, l’auteur de De Natura Rerum ! Une chose amusa même César de son décès, ce fut que le sombre philosophe ait cru devoir user, comme poison amoureux, d’une décoction de cantharide. Comme si une femme experte n’était pas le meilleur excitant… voire mortel…

La chose comportait à ses yeux un certain comique… Mais il y avait des événements plus lourds et menaçants. Crassus était parti en Mésopotamie. Déjà vieux, obstiné et brutal,