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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/22

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la paisible Palatin que ses esclaves venaient de gravir et de redescendre !

Mais le Samnite affranchi qui la précédait donna la tessère à l’ancien gladiateur posté au contrôle. Parmi des courtisanes froides et parfumées, des Grecques trop belles et fardées, et tant de ces faces curieuses d’espions que Sylla, Dictateur, plaçait partout, Aurélia Marcia pénétra enfin sous le portique profond peint de rouge sombre. Deux Syriens marchaient alors devant elle pour lui épargner les chocs et les bousculades. Bientôt, ce fut l’escalier menant à droite de la tribune des Vestales. Déjà la foule se dissolvait dans les innombrables accès de l’immense vaisseau. La patricienne gravit les marches, aidée de ses deux esclaves, et apparut au jour par une porte basse, au sixième rang des gradins.

Elle s’assit. À sa gauche commençait la ligne de départ, à sa droite la courbe épousait le tournant de l’épine et s’en allait vers l’arrivée.

Une foule prodigieuse emplissait déjà le cirque. On attendait le Consul qui devait présider les jeux, non loin, dans une tribune où pendait vers la piste un tapis écarlate.

À droite, se tenaient les sénateurs, dans un magma de faces épaisses et ravinées, or-