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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/221

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revint d’Espagne mal portant. Pompée fils et Labiénus avaient été tués, mais il restait un autre Pompée, Sextus, que la chimère de reprendre Rome pousserait sans doute toujours, jusqu’à sa mort, à de nouveaux combats. Enfin, le Dictateur fut encore accueilli avec quelque enthousiasme dont il est difficile de démêler la sincérité. Dès qu’il eut repris contact avec le peuple romain, il parut même renoncer à ces ambitions monarchiques qui tant terrifiaient le Sénat, car l’aristocratie y voyait un moyen de réaliser les plus redoutables démagogies ; comme, au surplus, il était possible d’y voir exactement le contraire, ainsi que le prouvera Octavien… César abandonna ensuite le Consulat unique, et fit nommer les magistrats par le système électoral ordinaire. La paix eût dû renaître dans les cœurs. Tout au contraire l’hostilité crût… En somme, il semble bien que César ne rêvait de pouvoir absolu qu’afin de réaliser de grandes œuvres, peut-être déraisonnables, comme la conquête du monde méditerranéen et même de l’Asie en totalité. S’il accaparait les magistratures principales de la Cité, c’était par crainte de voir des oppositions d’ennemis faire avorter ses réformes ainsi que les projets même qu’il voulait mettre au point pour — croyait-il — le bien des Romains, notoire-