Aller au contenu

Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243

signe ordinairement sous le nom de crucifixion, mais un empalement. Cela seul d’ailleurs peut expliquer la mort rapide et le tragique de l’événement. Depuis le moyen âge, de nombreux fanatiques se sont fait clouer par les mains et les pieds sur ce que la tradition veut nommer la « croix ». Or, on a constaté que ce supplice n’était que modérément douloureux et que la mort n’en résultait en aucune façon, sauf après un long temps. Il est absurde de croire que les hommes de jadis, assez cruels, aient jamais torturé un homme sans que sa souffrance fût apparente, rapide et propre à amener la mort, non point par inanition, mais par son caractère même. Nous comprenons d’ailleurs fort bien qu’une exécution par introduction d’une pointe dans l’anus ait paru religieusement indigne et qu’on ait voulu nous expliquer autrement que par le pal, après le triomphe chrétien, l’exécution de l’homme de Nazareth. Il serait évidemment de pure et toute artificielle casuistique de prétendre ici que cruci figere (Tacite) et pendere in cruce (Pétrone) qui sont, les seules formules, avec celles déjà citées, concernant le supplice de la croix, puissent suffire pour donner idée de la crucifixion, dirai-je classique : Figere indique tout au contraire et très exactement la fixation du