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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/35

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tion de ses dettes, qu’on doit être l’ami de celui qu’on hait jusqu’au jour qu’on peut l’abattre, et qu’il faut s’acheter des amis, mais prendre ses amours.

Il écoutait toujours en silence les paroles savantes de son maître, celles de son père et celles des familiers de sa maison. Cette mutité faisait parfois douter de son intelligence, mais il n’en avait cure, cultivant au fond de lui-même une grande confiance en soi.  Il se promettait secrètement de ne laisser perdre aucune des joies que l’existence ferait passer à portée de sa main. Mais il voulait d’abord et surtout acquérir la puissance, sans quoi, on n’est dans la société, disait-il déjà, jamais assuré de jouir de ses jours. Il s’accoutumait aussi à parler en public et parfois il émerveillait même les amis de sa famille par la rectitude de son jugement.

 

Il avait neuf ans, lorsque Drusus voulut créer d’un coup trois cents sénateurs. La révolte que cela enfanta chez lui et partout à Rome lui donna un juste sentiment de l’aristocratie. En ses démagogies ultérieures il ne devait jamais l’oublier. Mais il aimait toutefois le peuple… Il comptait aussi sur lui…

La guerre sociale, plus tard, le frappa. Il