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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/39

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Cossutia, trop pudique, fut répudiée par lui l’année suivante. Il n’écoutait plus personne. C’est à ce moment que César, malgré les conseils, choisit la seule femme qu’il paraisse avoir chérie dans sa vie, Cornélia, fille de Cinna, l’ami de Marius et de son père.

Sylla régnait dans Rome par une police fort bien faite. Il s’inquiétait fort des agissements de tous ceux qui avaient fréquenté et estimé son rival. Dès qu’il connut ce mariage de César, qui établissait catégoriquement l’hostilité d’un jeune homme déjà connu et estimé, il fit savoir partout son mécontentement : on ne devait pas s’allier à ses ennemis… César aimait d’être haï. Il sourit de la remontrance. Sylla, irrité, somma alors le gendre de Cinna afin qu’il répudiât sa nouvelle épouse. Trois fois il aggrava ses ordres dont le dernier était formel.

Furieux, il donna enfin l’ordre d’exécuter le rebelle dont l’obstination lui paraissait une menace. Aurélia Marcia connut l’arrêt de Sylla sitôt qu’il fut donné. Elle était familière de la grande vestale et la pria alors d’intercéder pour son fils. Sylla, avec ce rire sarcastique et orgueilleux qui lui avait fait tant d’ennemis, répondit à la vestale :