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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/46

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le souvenir devait rester toute sa vie présent à l’esprit de César. D’autant plus que Nicomède profita, non sans quelque excès, de ce que son hôte avait bu du vin de Chio plus qu’il n’était décent… Comme le jeune Romain était alors étendu sur un lit de pourpre et d’or, Nicomède chassa les autres convives, ne gardant avec César que sa fille Mysa…

 

Le jeune Romain resta deux années à la cour bithynienne. La belle Mysa, devenue sa maîtresse, le chérissait infiniment, mais César n’oubliait pourtant point la fille de Cinna, l’exquise Cornélia, qui l’attendait dans la coite demeure, au pied du Palatin. Et les caresses de la Bithynienne lui faisaient regretter Rome, où régnait toujours, par malheur, le Dictateur haï.

Il recevait chaque mois des nouvelles et les lisait avec colère. On ne le tuerait donc jamais, ce Sylla ?

César, entre temps, voyagea. Il visita Mytilène et coucha une nuit chez certaine courtisane grecque nommée Alphis, qui habitait la maison même de Psappho. On voyait encore sur le marbre d’un mur l’inscription gravée où la poétesse nombrait en vers les plaisirs d’une journée passée avec Erina et Myrto.