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Page:Dunan - Le Sexe et le poignard, 1928.djvu/75

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raient une gloire électorale immense. Préteur en 688, ce qui ouvrait la route du Consulat, il obtenait cette suprême magistrature en 691. Son principe était celui de tous les avocats. Au pouvoir, il dénonçait et requérait des condamnations bruyantes, tandis que dans la vie privée il plaidait pour ceux même que Consul, il aurait fait exécuter. Sitôt élu, il dénonça donc Catilina. Les lois conféraient aux Consuls des pouvoirs illimités lorsque l’État se trouvait en péril. D’ailleurs les garanties constitutionnelles étaient levées sur un vote du Sénat qui ne le refusait jamais. Avant Cicéron, on n’en usait rarement, toutefois, parce que ces pouvoirs ne devaient s’exercer que contre des ennemis très puissants. Or, le consulat ne durait qu’un an et comportait de dangereux renversements, une fois terminé. Mais Cicéron depuis son enfance, et il l’a avoué, voulut toujours ruiner et abolir ceux qui pensaient autrement que lui. Il déploya donc sans vergogne son omnipotence judiciaire, et ses efforts contre Catilina sont même devenus historiquement sa gloire.

Il faut toutefois chercher dans cette conjuration de Catilina, sa découverte et la répression par Cicéron, autre chose que ce qu’y prétendit mettre l’avocat-consul.