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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/148

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texte, mais bien la véritable raison de votre présence chez moi.

— Croyez-vous réellement, señorita, qu’une explication soit bien nécessaire ? dit Cota.

— Oui, certes, s’écria vivement le Tecualtiche, et je veux même, doña Lola, vous en épargner la fatigue. Voici le fait en peu de mots : Don Pèdre Cota dit qu’il vous aime comme un fou. Tous les deux nous voulions vous faire cette déclaration aujourd’hui, et notre mutuelle jalousie nous a privés l’un et l’autre d’un tête-à-tête. À présent, doña Lola, choisissez celui de nous deux qui vous paraîtra le moins indigne de cette insigne faveur.

Lola regarda Cota comme elle savait regarder quand elle voulait faire tomber un homme à genoux ; mais Cota resta froid et impassible, et se contenta de dire à Tecualtiche : « Vous avez fait de belles choses avec votre explication ! offrir sa main brusquement et sans galanterie, ni plus ni moins qu’un lepero ou qu’un parvenu… Il est impossible que la señorita ne ne nous tienne pas maintenant en mépris.

— Vous vous trompez, seor Cota, murmura Lola rendue plus belle encore par une adorable rougeur ; la franchise, je vous le répète, n’est point à mes yeux un ridicule, mais bien, au contraire, une vertu, et je remercie vivement le seigneur Tecualtiche de sa con-