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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/203

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— Du reste, reprit tranquillement Cota, comme vous êtes Français et voyageur, et que, par conséquent, vous ne devez point manquer de courage, je ne vous fais cet aveu qu’avec la conviction que si vous me tuez dans votre magasin vous ne tarderez pas à payer ma mort par la vôtre, et que si vous m’accusez on vous mettra en prison comme calomniateur, car vous manquez de preuves contre moi. C’est à prendre ou à laisser. Vingt onces d’or si vous vous conformez à mes désirs ; un coup de couteau si vous y mettez obstacle.

Ce cynique langage nous avait vivement impressionnés, M. S*** et moi. Nous lisions mutuellement dans nos yeux des intentions peu bienveillantes à l’égard de Cota, mais le mexicain avait dit vrai : M. S***, s’il l’attaquait, ne devait trouver pour juges que des ennemis, et des ennemis intéressés à se partager ses dépouilles.

— Eh bien ? dit Cota, que notre long silence sembla pourtant inquiéter.

— C’est convenu, répondit froidement M. Alexandre ; mais dussé-je ne revoir jamais la rue des Bourdonnais, — c’est une rue de Paris, — je vous donne ma parole d’honneur que si vous disposez une autre fois de ma volonté, je vous ferai sauter la cervelle.

— C’est bien, dit Cota sans se fâcher, cette fois