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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/254

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peut contenir une cinquantaine de millions… mais non pas qu’il rendra cette même somme… Une fois la poudre d’or, qui se trouve à fleur de terre, ramassée, l’extraction de l’or enfoui et disséminé dans le sol demanderait des dépenses égales, pour le moins, à sa valeur… Il y a plus de bénéfice à labourer un champ de maïs qu’à travailler un placer.

— Ainsi votre opinion est que la découverte de cette bonanza n’influera en rien sur la puissance des États-Unis ?

— Oui, en rien.

— Et pensez-vous qu’il existe réellement des océans d’or, — pour me servir de l’expression que vous avez employée en parlant de Nabogame, — dont la découverte changerait, le sort d’une nation entière ?

— Certes, ils existent, — me répondit Quirino ; — mais à quoi bon cette question ?

— C’est juste… encore une question à coups de couteau… n’est-ce pas ? Eh bien ! retournons au Sacramento. Vous doutez-vous du hasard qui aura révélé l’existence de ce placer à d’autres personnes qu’à vous ?

— Hélas ! je ne le devine que trop. J’avais déjà pressenti ce malheur, et j’étais prêt à agir lorsque ma stupide passion pour la señorita Annette est venue