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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/275

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— Le célèbre Gambusino… le terrible couteau ! — demanda le métis, devenu tout à coup humble et tremblant.

— Lui-même… À présent, réponds. Depuis combien de temps travaillez-vous cette langue de sable ?

— Depuis quinze jours, seigneurie.

— Pour votre compte ?

— Non, pour celui d’un négociant américain, seigneurie.

— Qu’en avez-vous retiré ?

— Environ 1,500 onces[1] d’or ; sur ces 1,500 il nous en a donné 500, sans compter les belles chemises et les magnifiques calzoneras que vous nous voyez… de plus il nous nourrit… Au total, nous n’avons pas à nous en louer…

— Pas à vous en louer ! — s’écria John Bell. — Comment ! nourris, habillés, et 500 onces d’or… en quinze jours… et vous n’êtes pas contents !… L’or se remue donc ici à la pelle ? bon Dieu !…

L’Américain, enthousiasmé, se mit à embrasser sa mule avec tous les transports d’une folle tendresse. Il était à moitié fou.

— Certainement que nous ne sommes pas satisfaits, — reprit le métis en jetant un regard malveillant à

  1. Près de 120,000 francs.