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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/325

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soir à 20 piastres, et vous verrez qu’en trente-cinq jours j’ai gagné 8,540 piastres… sans compter la vente de cent petites mesures, — de mon invention, — mesures en corne transparente… graduées par once, dont je me suis défait à 10 piastres chaque… ce qui met ma fortune aujourd’hui à 10,540 piastres… Quant à ma nourriture, elle ne m’a occasionné aucune dépense… je l’ai toujours gagnée en me chargeant de la cuisine de mes pratiques… Si j’entre avec vous dans tous ces détails, c’est que je ne crains pas que vous me fassiez concurrence… Que pensez-vous de mon esprit ?

— Tenez, voici une piastre, — dit le Gambusino sans répondre à la question de l’Américain, — pesez-nous ce peu d’or que nous avons ramassé en grattant la terre, selon notre degré d’intelligence.

Rafael Quirino, en parlant ainsi, déposa sur le comptoir sa valise qu’il portait sous son bras et que cachait le zarape[1] jeté sur son épaule.

By god ! god bless me ! s’écria John Bell, — 61 livres ! mettez seulement l’once de poudre à 14 piastres, et cela fera encore 13,454 piastres que vous aurez gagnées.

  1. Zarape. Couverture de laine, bariolée de dessins, que le Mexicain ne quitte jamais. À la ville, elle lui sert de manteau ; en voyage, de lit et de tente.