Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/46

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— Ah ! voilà… c’est qu’il est venu, il y a une demi-heure, un jeune homme de votre connaissance, du moins à ce qu’il prétend, qui voulait à toute force emporter votre sac de nuit, dont vous aviez, a-t-il assuré, besoin pour ce soir même. Inutile d’ajouter que nous nous sommes opposés à ses prétentions… votre présence ne peut manquer de terminer cette discussion, voilà pourquoi j’attendais votre retour avec tant d’impatience.

— Où est donc ce jeune homme ? demandai-je très-étonné.

— Tenez, là, dans ce coin, derrière le comptoir où il semble chercher la solitude et l’ombre, me répondit à haute voix, et toujours en espagnol, l’hôtelier.

Je me retournai aussitôt du côté que l’on me désignait, et j’aperçus Salazar. Le petit officier se voyant découvert paya bravement de sa personne et ne perdit point contenance. Il s’avança joyeusement vers moi, le sourire sur les lèvres : — Parbleu, oui, c’est bien votre cher Salazar lui-même, excellent ami, me dit-il ; puis il ajouta en toisant le maître de l’hôtel d’un air de profond mépris : — Croiriez-vous, Pablo, que cet homme a osé douter de ma parole, un peu plus, Dieu me damne ! et il m’accusait de vouloir voler votre valise !