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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/60

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mée qui vaut à lui seul le célèbre empereur romain, le grand Alexandre et son illustre lieutenant don Julio César…

— Vous me citez là d’illustres conquérants ! seigneur Moratin.

— Je le sais, señor, d’illustres conquérants et d’intrépides soldats qui ne craignaient ni boulet ni mitraille. Eh bien, il y a deux mille officiers subalternes, dans notre armée, qui les égalent en valeur… Tenez, je veux vous raconter un fait comme preuve de ce que j’avance. Il y a à peu près un an qu’un grito[1] éclata à Tabasco : les insurgés fédéraux se rendirent maîtres d’une partie de la ville, et occupèrent plusieurs couvents. Le gouvernement envoya aussitôt, pour les réduire, un détachement de 80 dragons commandés par un capitaine. Le jour même de son arrivée, cet officier reprit aux insurgés les couvents dont ils s’étaient emparés ; puis, la nuit venue, il bivouaqua tranquillement au beau milieu de la ville. Le lendemain, dès le lever du soleil, l’intrépide capitaine fit ranger ses troupes en bataille, et se dirigea vers la plaza. Or la Plaza était tout bonnement occupée par 200 insurgés, qui, disséminés et abrités dans les maisons, dont ils avaient percé les murailles, fai-

  1. Soulèvement.