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Page:Duplessis - Aventures mexicaines, 1860.djvu/96

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— Pourquoi nous retient-on si longtemps ! demandai-je à Salazar.

— Je l’ignore, me répondit-il. Probablement que le capitaine est occupé.

— Holà, caballeros ! s’écria en ce moment un des deux factionnaires placés au pied de la montagne, le capitaine ordonne qu’on se prépare à monter à cheval.

Les saltéadores se levèrent aussitôt et s’empressèrent d’aller serrer les sangles de leurs chevaux.

— Allons, boca a bajo, me dit rapidement Salazar à demi-voix, voici le capitaine.

Malgré la promptitude que je mis à reprendre ma première position, je n’en eus pas moins le temps d’apercevoir le capitaine. Il sortait de derrière un rocher de la montagne et donnait le bras à la charmante Jesusita Moratin.

Craignant de faire naufrage au port, c’est-à-dire de m’attirer quelques désagréments de la part des caballeros (comme avait dit le factionnaire) au moment où j’allais être débarrassé à tout jamais de leur compagnie, je gardai une immobilité complète et n’essayai plus de voir ce qui se passait autour de moi. J’entendis seulement un cliquetis de fourreaux de sabre et d’éperons, que j’attribuai aux préparatifs du départ.