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Page:Duplessis - Le Tigre de Tanger, II, 1857.djvu/29

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— Ai-je dit le bourreau ? reprit la femme avec véhémence. Je me suis trompée alors… cet homme n’est pas le bourreau, non… Le bourreau, lui, quand il frappe, remplit son office sans haine, sans colère quelquefois même avec ennui… il gagne son pain ! Mais cet homme dont la voiture s’avance là, tout doucement, devant nous, au milieu de la multitude dont les imprécations doivent le remplir de joie, car elles lui rappellent combien il fait verser de larmes ; cet homme, lui, ne tue point par métier, par devoir ; il tue pour le plaisir de tuer, pour voir couler le sang, pour faire souffrir… Ce monstre plus féroce qu’un tigre, cet infâme, ce vampire, c’est le grand juge au banc du roi, c’est Jefferies !