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Page:Duplessis - Le Tigre de Tanger, III, 1857.djvu/176

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mienne… Bah ! j’aurais bien tort de me plaindre !… Je souffre, mais au moins je vis ; et quand un coup d’épée ou de poignard me clouera dans la tombe, j’aurai vidé jusqu’à la lie le calice de l’existence ! Semblable au brillant convive qui, après une grandiose orgie, et avant de rouler sous la table, laisse tomber le matin un regard de mépris sur ses compagnons endormis depuis la veille, je prendrai en grande pitié, quand la mort s’emparera de moi, ceux que je laisserai sur la terre !… Croire à autre chose qu’à la jouissance, c’est être une dupe, un sot !… Maintenant j’ai besoin d’or, de beaucoup d’or !… J’ai eu tort de follement gaspiller, dans mes voyages, les richesses que j’emportai de Tanger… Pourquoi ai-je eu tort d’agir