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Page:Duplessis - Les Boucaniers (Le Chevalier de Morvan), Tome II, 1853.djvu/121

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À chaque instant, de Morvan et son serviteur voyaient passer sur les grandes routes, des familles entières chassées de leurs pauvres demeures par l’implacable avidité du fisc : ces malheureux, pâles, en haillons, les pieds ensanglantés, s’en allaient droit devant eux, à la grâce de Dieu, se nourrissant, la plupart du temps, de racines sauvages, dormant à la belle étoile, et se traînant enfin dans les fossés pour mourir à leur aise.

D’autres infortunés d’un tempérament plus nerveux, n’acceptaient pas sans lutte l’extrémité à laquelle ils se trouvaient réduits.