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Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 1, 1855.djvu/43

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inconnu

d’une façon assez désagréable, il m’est difficile de me rendormir ; d’un autre côté, les cahots de la voiture étaient si violents, qu’ils ne me permettaient pas de lire un livre dont je m’étais pourvu, et je ne savais trop à quoi employer mon temps, lorsqu’une idée me vint : ce fut de compter toutes les croix qui s’offriraient à ma vue. J’espérais, grâce à cette occupation tant soit peu monotone, rappeler le sommeil, mais j’arrivai à compter jusqu’à trois cent trente croix, sans que mes paupières ressentissent la moindre envie de se fermer. Il ne restait plus qu’une seule ressource, la conversation.

— Que signifient donc toutes ces croix ? demandai-je au chef de notre escorte, qui caracolait près de la portière.

— Comment, vous ne le savez pas, senor ?