Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/110

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blement, et déjà son crêpe noir s’étend sur la Terre, triste de la perte d'un père bienfaisant.

Voilà le dieu qu’ont adoré tous les hommes, qu’ont chanté tous les poëtes, qu’ont peint et représenté sous divers emblèmes et sous une foule de noms différents les peintres et les sculpteurs qui ont décoré les temples élevés à la grande cause ou à la Nature. Ainsi, les Chinois ont leur fameux Ming-Tang ou temple de la Lumière ; les Perses, les monuments de leur Mithra, et les Égyptiens les temples d’Osiris, le même dieu que le Mithra des Perses.

Les habitants de l’île de Munay élevèrent aussi un temple à la Lumière ; le jour qui en émane eut ses mystères, et Hésiode donne l’épithète de sacrée à la Lumière qui vient le matin dissiper les ombres de la nuit. Toutes les grandes fêtes des Anciens sont liées à son retour vers nos régions, et à son triomphe sur les longues nuits de l’hiver. On ne sera donc pas surpris que nous rapportions la plupart des Divinités anciennes à la lumière, soit à celle qui brille dans le Soleil, soit à celle qui est réfléchie par la Lune et par les planètes, soit à celle qui luit dans les astres fixes, mais surtout à celle du Soleil, le foyer principal de la lumière universelle, et que nous cherchions dans les ténèbres les ennemis de son empire. C’est entre ces deux puissances que se partagent le temps et le gouvernement du Monde.

Cette division des deux grands pouvoirs qui règlent les destinées de l’Univers, et qui y versent les biens et les maux qui se mêlent dans toute la Nature, est