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Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/69

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vers vivait comme l’homme et comme les autres animaux, ou plutôt que ceux-ci ne vivaient que parce que l’Univers, essentiellement animé, leur communiquait, pour quelques instants, une infiniment petite portion de sa vie immortelle, qu’il versait dans la matière inerte et grossière des corps sublunaires. Venait-il à la retirer à lui, l’homme et l’animal mouraient, et l’Univers seul, toujours vivant, circulait autour des débris de leurs corps par son mouvement perpétuel, et organisait de nouveaux êtres. Le feu actif ou la substance subtile qui le vivifiait lui-même, en s’incorporant à sa masse immense, en était l’ame universelle. C’est cette doctrine qui est renfermée dans le système des Chinois, sur l’ Yang et sur l’ Yn dont l’un est la matière céleste, mobile et lumineuse, et l’autre la matière terrestre, inerte et ténébreuse dont tous les corps se composent.

C’est le dogme de Pythagore, contenu dans ces beaux vers du sixième livre de l’Enéide, où Anchise révèle à son fils l’origine des ames, et le sort qui les attend après la mort.

« Il faut que vous sachiez, lui dit-il, ô mon fils ! que le Ciel et la Terre, la Mer, le globe brillant de la Lune, et tous les Astres, sont mus par un principe de vie interne qui perpétue leur existence ; qu’il est une grande ame intelligente, répandue dans toutes les parties du vaste corps de l’Univers, qui, se mêlant à tout, l’agite d’un mouvement éternel. C’est cette ame qui est la source de la vie de l’homme, de celle des troupeaux, de celle des oi-