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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/103

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— Bah ! vous avez bien fait de vous en débarrasser, reprit le capitaine.

Louis ne jugea pas à propos de répliquer, pour éviter des commentaires.

Le capitaine continua :

— Si le beau Guillaume avait été ici, je ne sais trop comment ça se serait passé.

On mettait martel en tête au pauvre Louis avec ce beau Guillaume, dont il n’avait point entendu parler auparavant. Ce surnom de beau surtout l’occupait.

— Qu’est-ce que c’est que le beau Guillaume ? demanda-t-il en s’efforçant de feindre la tranquillité et l’indifférence.

— Vous ne le savez pas ? dit le capitaine avec surprise…, c’est le camarade de Volusien.

— Un braconnier aussi ?

— Oui, et le promis de la sœur !

— Eh bien ! que m’importe ?

— Maintenant, je ne dis pas, mais il y a quelques jours…

La contrariété de Louis croissait : il essayait vainement de donner le change ; on ne semblait pas croire à son attitude indifférente. Il la garda néanmoins, mais avec toute la maladresse possible.

— Je ne sais qui a répandu toutes ces niaiseries ? dit-il en haussant les épaules. Quand donc me le fera-t-on voir, ce beau Guillaume ? Est-ce un type, un homme curieux ?

— Il est absent, mais je vous le montrerai quand il sera de retour !

Ce n’était pas assez pour Louis d’être tourmenté par les sauvageries de Lévise, il lui fallait encore le beau Guillaume à la traverse !

Il avait dans l’esprit des idées violentes. Il songeait à