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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/149

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— Voila vingt francs, reprit Louis, et tâchez de trouver tous les jours des Bellones dans la vigne de la Petite-Mauve.

— Allons ! s’écria le petit danseur, il faut bien faire des concessions aux amateurs. Voulez-vous une Méduse ou un Anneau « dridique » ?

Euronique était fascinée. Son admiration éclata par ces mots :

— Ah bien ! il y en a pour de l’argent ici, si une méchante petite bonne femme comme ça, cassée, vaut vingt francs !

— Mais, Euronique, je vous ai toujours dit, ajouta Louis, que vous n’épouseriez pas un homme pauvre en vous mariant avec M. Cardonchas.

Celui-ci ouvrit de grands yeux à son tour. Louis avait eu peur un moment, en se lançant dans « l’arcologie » avec le petit homme, de ne plus pouvoir revenir à ses moutons. Heureusement, Euronique les y avait ramenés.

— Voyons, dit-il, puisque la noce est convenue, je vais faire l’homme de loi !

— Eh ! s’écria Cardonchas, c’est donc sérieux, la vieille ?

— Eh bien ! et vous, c’est donc des farces ? répondit-elle.

Louis frémit, un grain de sable pouvait faire verser le char jusque-là si bien conduit.

— Diable ! dit Cardonchas, on prévient les gens, au moins !

— Eh ! vous voilà tout prévenu, monsieur Cardonchas, interrompit Louis, les affaires n’ont plus qu’à se discuter.

— Tiens ! la vieille sournoise, elle y va « tambour battant » ! dit Cardonchas en tirant grotesquement la langue à Euronique.