Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/197

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— Oui ici, répliqua Volusien à qui il répugnait d’entrer en beaucoup d’explications. Il essaya de ramener Guillaume à la question de ses voyages. Mais celui-ci ajouta :

— Chez qui ?

— Chez un monsieur !

— Quel monsieur ? je n’en vois guère dans le pays, insista Guillaume.

— Un monsieur des environs ! répondit Volusien, se faisant arracher ses paroles une à une, comme si le sujet l’intéressait fort peu.

— J’ai parlé assez longtemps, dit vivement Guillaume, tu peux bien me conter des nouvelles à ton tour. Quel monsieur des environs ? Tu me dis que Lévise est en place à Mangues.

— Un monsieur qui est depuis peu ici.

— Vieux, jeune ?

— Non, pas vieux.

— Ah ! dit Guillaume redressant la tête à ce mot, est-ce qu’elle reviendra ce soir ? je la verrai !

— Non, elle est à demeure là-bas !

— Quel âge a-t-il, son maître ? demanda Guillaume en fronçant le sourcil.

— Je ne sais pas, il est jeune !

— Est-ce qu’il a une famille ?

— Non, je crois qu’il est seul !

— Et tu as laissé Lévise entrer là ! s’écria Guillaume surpris, inquiet, irrité.

— Elle l’a voulu. Elle y est bien !

— Il y a longtemps ? demanda Guillaume avec plus de rudesse.

— Non, une dizaine, une quinzaine de jours !

Guillaume jura.