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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/279

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à son camarade, il n’y a pas plus d’une quarantaine de pas du taillis à la fenêtre.

— Non !

— Bon, je ne sais pas encore si ce sera là que je les prendrai. Un autre jour, les volets peuvent être encore fermés ou seulement la fenêtre, et il faut savoir tirer à travers une vitre. Je ferais peut-être mieux de les tirer hors de là, en pleine rue. Ils doivent sortir, aller quelque part de temps en temps ! Écoute, c’est demain dimanche, nous viendrons nous poster par ici et voir s’ils sortent. On pourrait peut-être entrer par derrière dans la maison, et quand ils reviendraient, nous y serions. Il faut mûrir cela. Demain soir ce sera décidé.

— Où allons-nous ? demanda Volusien.

— Au magasin, et puis de là nous retournerons à la Bossemartin, je veux essayer quelque chose.

Les braconniers allèrent à leur magasin ainsi qu’ils appelaient l’ancien trou à charbon, et Guillaume prit son fusil.

— C’est donc pour ce soir ? s’écria Volusien avec trouble.

— Eh non !

Ils redescendirent en effet vers le cabaret. Le père Houdin allait fermer. Il n’avait plus personne chez lui.

— Tiens, te voilà encore, Guillaume ; les oreilles ont dû te corner, on a fait un beau vacarme à propos de toi, ce soir.

— On en fera un plus beau, interrompit le braconnier.

— C’est donc vrai ? On dit que tu fais bien ! reprit le cabaretier enchanté d’obtenir des confidences.

— Qu’est-ce que tu me chantes ? répliqua Guillaume brusquement, mais au fond il était heureux de l’approba-