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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/332

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On vit la lumière disparaître tout à coup dans la chaumière. On fit une pause. Quel était le dessein des braconniers ?

Le brigadier de gendarmerie ordonna à ses hommes de cerner rapidement la chaumière, et il marcha vers la porte avec le capitaine.

Les braconniers voyaient toutes ces dispositions de siége. On entendit la fenêtre s’ouvrir et, tandis qu’on approchait, une détonation éclata. Personne ne fut blessé et ce fut le signal d’une espèce de bataille rangée. Les gendarmes ripostèrent par une décharge générale. Aussitôt, à la lueur rougeâtre des torches, on vit la porte se mouvoir et les deux braconniers apparaître brusquement sur le seuil, regardant autour d’eux, pour trouver un passage, avec des yeux effrayants. Guillaume coucha en joue tour à tour plusieurs des assaillants qui reculèrent.

Le capitaine et le brigadier s’écrièrent ensemble : En avant ! Néanmoins les gendarmes et les paysans hésitèrent involontairement.

Le mot : au bois ! lancé par la voix rauque et forte de Guillaume répondit.

Mais tout le monde se précipita à la fois vers les braconniers. Le brigadier tomba hardiment sur Guillaume, le capitaine prit Volusien par le collet. Celui-ci ne fit plus de résistance. Guillaume renversa le brigadier d’un coup de crosse sur la tête. Immédiatement il fut saisi par les bras et à la gorge par Bagot et les autres gendarmes. Après une défense terrible, il fut terrassé et garrotté. On les conduisit à la prison tous les deux. Pendant tout le trajet, ils ne dirent pas une parole.

Le médecin avait reconnu que Lévise seule était morte. Louis n’avait qu’une blessure grave mais non dangereuse.