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Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/89

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égayé en pensant que Lévise s’alarmerait et qu’il l’apaiserait après l’avoir effrayée.

— Vous êtes-vous bien amusée hier ? demanda-t-il.

— Pas beaucoup.

— Vous vous êtes fait mal au pied ?

— Non ! dit-elle vivement.

— Cependant je l’ai entendu dire.

— Ah ! oui, un peu, c’est vrai, dit-elle en rougissant, parce qu’elle se demandait comment le jeune homme avait appris le mensonge par elle fait à Cardonchas.

— Vous aimez beaucoup la danse ? reprit Louis.

— Oh ! non, maintenant c’est fini.

— Sur le moment, votre pied vous a fait souffrir, à ce qu’il paraît, car vous avez quitté la contredanse.

— J’ai fait un peu semblant d’être malade. J’étais ennuyée.

— Qu’est-ce que c’est donc que ce Cardonchas ?

Lévise parut fort étonnée que le jeune homme connût le nom du paysan.

— Il danse bien, continua Louis.

— Oh ! oui.

— Mais est-ce qu’il ne vous donne pas envie de rire ?

— Oh ! il est bien habile ! dit Lévise ne concevant pas qu’on pût rire du talent du grand danseur Cardonchas. Moi aussi, continua-t-elle, je suis bonne danseuse.

— Et vous aimez à l’avoir pour cavalier ?

— Nous n’avions jamais dansé ensemble, c’est lui qui me l’a demandé.

— Il est bien laid ! ne put retenir Louis.

— Oh oui ! dit la jeune fille en éclatant d’un rire franc, et il est un peu fou !

Louis fut convaincu de l’innocence et de l’état inof-