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Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/171

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de céder. Ensuite elle versait des larmes de chagrin, s’accusant d’être si peu assurée dans ses résolutions, et reprenant un peu plus de force ou de froideur, se disant : Il doit, il doit me comprendre, lui !

Quelques personnes venaient la voir de temps en temps, de vieux amis de sa mère, une jeune femme aimable qu’elle avait connue aux eaux. Tous la fatiguaient.

Allart, de son côté, vivait dans une tension extrême. Le renoncement qu’il s’imposait l’excédait, l’irritait. Il y avait des jours où il n’osait venir chez Françoise. Pour se calmer, il essaya d’aller le soir dans divers salons. Il s’y montra raide, agressif, discuteur.

Il ne pensait guère plus à Joachim qu’avec une froide colère, un désir de combat. Un duel avec n’importe qui lui aurait été bienvenu.

Le hasard le fit se trouver avec M. de Daignes dans une maison tierce où il était peu allé encore. M. de Daignes, qui y était intime et qui oublia le lien existant entre Allart et les du Quesnoy, déblatéra assez vivement contre Joachim qui lui avait escamoté la mission à N…

Cette attaque contre M. du Quesnoy n’aurait pas dû déplaire à Allart, mais un mot presque innocent de M. de Daignes sur Françoise l’éperonna. Et ce fut pour elle que lorsque l’autre eut fini, il dit d’un ton cassant : M. du Quesnoy est un parfait galant homme.

Tout le monde se tut, ébahi ou troublé. M. de Daignes ne releva pas le propos.

Quelquefois chez Françoise, comme elle évitait pres-