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Page:Duru et Chivot, Madame Favart.djvu/17

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BISCOTIN.

Nullement… Vous êtes le fils de mon ancien patron… de celui qui m’a appris l’état de pâtissier… Vous êtes arrivé ici il y a huit jours en criant : cachez-moi !… Je vous ai caché sans vous en demander davantage…

FAVART.

Bon Biscotin… Excellente pâte… de pâtissier… Vous saurez tout…

BISCOTIN, inquiet, regardant autour de lui.

Est-ce bien la peine ?…

FAVART.

Ça me soulagera… Il y a six mois, Biscotin, j’ai épousé une jeune artiste de mon théâtre… mademoiselle Duronceray… un bouton de rose… fraîche, mignonne, jolie comme un cœur, de l’esprit à en revendre, du talent jusqu’au bout des ongles… et une vertu !… Oh ! sa vertu, voilà l’origine de tous mes malheurs…

BISCOTIN, étonné.

Je ne comprends pas…

FAVART.

Vous allez comprendre… Ici l’action s’augmente d’un troisième personnage… Le maréchal de Saxe !…

BISCOTIN, portant la main à son bonnet.

Un grand capitaine…

FAVART.

Très-grand et très-gros… Il venait souvent à notre théâtre et en voyant jouer la Chercheuse d’esprit, une pièce très-réussie… elle est de moi… il devint absolument amoureux de ma femme…

BISCOTIN.

Ah ! bon !

FAVART.

Bon !… Je ne trouve pas… Il comptait sur son prestige guerrier, ce chef éminent… Après plusieurs assauts donnés à la vertu de mon épouse, il fut obligé de se re-