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Page:Duru et Chivot, Madame Favart.djvu/52

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–––––––Mais pour peu qu’on l’examine,
–––––––On s’aperçoit qu’il est creux.
–––––––Bien des gens dans notre France
–––––––Ainsi peuvent se juger,
–––––––Tout pleins de leur importance
–––––––Vous les voyez se gonfler !
–––––––Mettez-les dans la balance,
–––––––C’est léger, léger, léger !
HECTOR.

Bravo, Favart ! toujours la chanson aux lèvres…

FAVART.

Toujours !… Que voulez-vous, la gaîté et moi nous sommes inséparables !… et puis, je suis si tranquille ici…

MADAME FAVART.

Oui… Eh bien ! moi je ne le suis pas tant que toi…

FAVART.

Bah depuis quand ?…

MADAME FAVART.

Depuis avant-hier… (A Hector.) Depuis la visite de votre tante, la vieille comtesse de Montgriffon…

HECTOR.

Pourquoi ?… Que craignez-vous d’elle ?…

MADAME FAVART.

Je ne sais… mais lorsque je lui ai servi un verre de malaga et un biscuit, elle m’a regardée d’un air singulier, à travers ses lunettes… elle vous a dit : (Imitant la voix de la comtesse.) « Mon neveu, quelle est donc cette petite ?… » Vous avez répondu : c’est Toinon ma servante… (Imitant la comtesse.) « Ah ! ah ! c’est Toinon, votre servante, ah ! ah !… » et elle a de nouveau braqué sur moi ses lunettes avec une ténacité, une persistance… J’ai peur qu’elle ne m’ait vue jouer à Paris et qu’elle ne m’ait reconnue…