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HECTOR, à part.
Ma tante !… quel fâcheux contre-temps !
PONTSABLÉ, joyeux.
Enfin !… la voilà…
HECTOR, qui est remonté, bas à Favart.
Mais ce n’est pas ma tante !
FAVART, bas.
Chut !… c’est ma femme !
PONTSABLÉ, allant à madame Favart.
Venez donc, chère comtesse, je vous attendais avec une impatience…
MADAME FAVART, en douairière, d’une voix cassée.
Bonjour, marquis, bonjour ! (Le lorgnant.) Ah ! mon cher ! comme vous êtes changé ! quelle dégringolade !
PONTSABLÉ, vexé.
Vous trouvez… moi je vous ai reconnue tout de suite ! (A part.) C’est une ruine !
MADAME FAVART.
Ah ! nous étions mieux que ça autrefois, dans notre jeune temps… mais que voulez-vous ! on ne peut pas être et avoir été, n’est-ce pas ?… ah ! mon existence a été bien remplie, je ne me plains pas.
RONDEAU.
- Je passe sur mon enfance,
- J’arrive à mes dix-sept ans ;
- Cette époque d’innocence
- Qu’on appelle le printemps !
- Innocente !… j’ose à peine
- Affirmer tant de vertu ;
- Ce bon monsieur Lafontaine
- Déjà !… chut !… je l’avais lu !
- Quand passait sous ma fenêtre
- Un jeune et bel officier,
- Je sentais dans tout mon être
- Un… je ne sais quoi vibrer !