Aller au contenu

Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


En arrivant chez Dorat : Je m’ennuie, mon ami, lui dit-il. — Et moi aussi, lui répond l’ami ; mais il faut savoir s’ennuyer et attendre. La nature est une maîtresse pleine de rigueur et de caprices ; elle cède à la fin, et ce qu’elle accorde dédommage amplement de ce qu’elle a refusé. J’ai de plus que vous une très mauvaise santé et un besoin extrême d’argent.

Le colonel Saint-Leu lui prête huit cents francs et lui fait ses adieux. Peu de temps après il place en viager cinq mille francs sur la tête de l’abbé Baudeau son ami, institue pour son héritier M. Le Blanc, auteur de la tragédie des Druides, envoie cinquante louis d’or à un jeune homme de lettres qui, du côté de la fortune, éprouvait un grand malaise, et en conserve cent pour les frais de l’enlèvement de son corps et pour son enterrement.

Toutes ces précautions prises, il essaya pour sortir de la vie divers moyens. Il prit d’abord de l’opium, et cet essai ne réussit pas. Il tenta ensuite de l’odeur du charbon allumé pendant son sommeil. Cette expérience ne servit qu’à le rendre très malade. Il en vint au pistolet, mais l’instrument mal appuyé contre son front ne fit qu’effleurer