Doré faisait un contraste charmant avec ses
cheveux qui étaient couleur d’ébène. À l’âge de
dix-huit ans on la maria avec M. le marquis
de Montcornillon. Le ciel semblait avoir
formé ce jeune homme pour la rendre heureuse.
Dans la figure, dans le caractère et
dans l’esprit, il avait tout ce qu’une femme
peut désirer : tout ce qui peut plaire même
à une reine. Beauté, force, grâces, adresse,
talents, rien ne lui manquait. Tant d’avantages
étaient encore embellis par le double
don de savoir plaire et de le savoir faire. Il
n’avait qu’une passion : c’était celle d’aimer
sa femme ; au monde il ne connaissait qu’un
seul et unique plaisir : c’était celui de le lui
procurer. Hélas ! hélas ! il le lui prouva si
souvent et si bien qu’il en mourut.
Oh ! qu’une telle mort, m’a souvent dit l’ami Dorat, est douce et désirable ! L’ami a raison ; ni la sienne, ni la mienne ne seront point agréables. Lui dans peu mourra étique, et moi d’un coup de pistolet. Continuons l’histoire de notre veuve.
Comme bien on peut le penser, cette veuve faillit mourir de chagrin ; elle n’en mourut pourtant pas, mais sa douleur fut grande, et sainte Geneviève, si à grands coups de pieds au cul on la chassait du ciel