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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/18

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PRÉFACE


ils la guettaient assidûment, se trouvant dans la même église, à la même heure, se tenant à la portée d’en être observés, suivant les mêmes prédicateurs, entendant la même messe, prenant le même confesseur, enfin la chassant jusqu’à ce qu’elle se fût enlacée dans leurs filets.

C’est, en grande partie, à ces petits et pieux manèges qu’on doit l’avantage de voir Paris purgé des dévotes, de ce fléau qui a si longtemps empoisonné les douceurs de la société. S’il en reste encore quelques-unes, ce ne sont que de vieilles douairières auxquelles, pour administrer les remèdes nécessaires à leur guérison, il faudrait plus de charité et plus de courage que n’en ont les jeunes gens de notre siècle.

Parmi ces dénicheurs de dévotes, M. de Saint-Ognon se fit une grande réputation ; il eut différentes bonnes fortunes, mais l’aventure qui lui fit le plus d’honneur et qu’il ne dut qu’au hasard fut la guérison d’une jeune femme dont l’état semblait incurable