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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/34

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


en odeur de sainteté et qui, en mourant, m’a laissé son nom et sa succession.

— Bethzamooth ! s’écria M. de Saint-Ognon avec enthousiasme, et tout à coup, en se levant de son fauteuil, il se met à se promener dans la chambre, marchant tantôt avec précipitation et tantôt à pas comptés, baissant tour à tour, joignant, écartant, levant les mains au ciel et prononçant tantôt haut, tantôt bas : Bethzamooth ! Bethzamooth !

« Oh ! le beau nom, disait-il, oh ! le nom divin ! D’où la cousine de Madame tenait-elle un nom si glorieux et si magnifique ? Madame serait-elle de la race de Jacob et de la maison de Lévy ? Serait-elle un rejeton de la famille d’Ephraïm ou de la tribu de Zabulon, ou de celle de l’illustre Dan, qui, comme un serpent dans le chemin et un céraste dans le sentier, mord le pied du cheval afin que celui qui monte tombe à la renverse ? Fiat Dan coluber in via, cerastes in semitis mordens ungulas equi ut cadet ascensor retro. Ces paroles sont dans la Genèse, chapitre XLIX, v. 17.

« En prononçant le magnifique nom de Bethzamooth, il me passe dans l’esprit quelque chose d’extraordinaire, et je ne puis m’empêcher d’annoncer que dans peu le sein