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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/39

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


conduite à l’égard de ma famille ! » Elle se coucha en repassant dans son esprit tout ce qu’il lui avait dit sur son nom et sur son mari. Elle croyait l’entendre encore. Toute la nuit il fut présent à sa pensée. Elle s’endormit en disant : « Pourquoi les dévots ne sont-ils pas le partage des femmes dévotes ? » Elle se réveilla en soupirant et en disant encore : « Que mon mari n’est-il aussi dévot que lui ! S’il était là… il me parlerait de Dieu. Avec un homme comme lui, il y a grandement à profiter. C’est certainement Dieu qui me l’envoie pour ma sanctification. Il est un grand exemple d’humilité chrétienne. Comme il se rabaisse et se traite de pécheur ! Comme il sait son Écriture sainte par cœur, et comme il la cite à propos ! Je ne dois pas négliger cette connaissance. Il faut que je m’entretienne encore aujourd’hui avec lui. Il est très propre à nourrir ma dévotion. Ses conversations ressemblent à un beau sermon. Un prédicateur ne dit rien de mieux.

Au sortir du lit, Mme de Bethzamooth écrivit ce billet à M. de Saint-Ognon : « J’ai besoin, Monsieur, de m’expliquer avec vous sur plusieurs choses que vous me dîtes hier au soir. Souvenez-vous que vous vous êtes engagé à me montrer mon nom dans la

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