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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/46

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH

— Dites-moi encore, ajoute Madame, quelle était la mère du Seigneur Gad. Était-elle princesse ? — Non, Madame, elle n’était point princesse et n’en était pas moins aimable. Madame a dû voir dans la Bible qu’elle était une simple servante ; mais une servante qui portait un beau nom, le nom de Zelpha ; elle était aussi fort jolie, et même beaucoup plus que sa maîtresse Lia, laquelle était chassieuse des yeux, lippis erat oculis, et d’ailleurs peut-être pis. Que Madame prenne la peine de lire ce que le Saint Esprit en dit.

Mme de Bethzamooth, comme toutes les femmes dévotes et comme la plupart de celles qui ne le sont pas, avait un peu d’amour-propre ; elle ne mit aucune curiosité à savoir qu’une servante fût à la tête de sa généalogie. — Je lirai cela une autre fois, dit-elle, aujourd’hui j’aimerais mieux que vous me prêtassiez le livre de dévotion que vous avez dans votre poche.

— Tout ce qui est à moi, reprit M. de Saint-Ognon, est au service de Madame ; mes pieds iront partout où elle dira à son serviteur d’aller ; mes mains obéiront à ses ordres, mes oreilles écouteront avec respect ce que sa dévotion m’enseignera de pieux, et mes yeux se plairont toujours à contempler