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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/75

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


Madame philosophera avec qui elle voudra ; mais ce ne sera pas avec moi. Je crains la colère de Dieu et ne puis rester plus longtemps ici.

— Monsieur, lui dit-elle, je demande pardon à Dieu si je l’ai offensé, et à vous si je vous ai scandalisé. Je ne sais en quoi je puis avoir péché ; mais, en vérité, je ne suis pas philosophe et je serais bien fâchée de ressembler à des gens dont les prédicateurs, M. l’abbé Savatier et Mme de Silleri disent tant de mal. Montrez-moi, je vous en conjure, où est la philosophie dans ce que j’ai dit.

— La philosophie de Madame, répond M. de Saint-Ognon, consiste à parler comme les philosophes, à faire comme eux des enfilades de pourquoi sur l’Écriture sainte, qui est le fondement du christianisme, à trouver à redire à tout ce que le Saint-Esprit a dicté, à tout ce que les patriarches ont fait, à tout ce que Dieu lui-même, par l’organe de Moïse son serviteur, a institué au sujet des bœufs, des boucs, des moutons et des prêtres d’Israël, à former des difficultés sur Balaam, sur son ânesse, sur David, sur sa bassinoire et sur une infinité d’autres choses très respectables, qui sont contenues dans la Bible,

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